vendredi 29 mars 2024

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Coop de France : emplois ou taxes, il faut choisir

Les coopératives agricoles en ont ras-le-bol. Et leur président sait faire passer le message. Alors qu’il vient de signer un accord de filière portant sur 30 000 contrats de génération, Philippe Mangin pointe le trop plein de contraintes pesant sur les industries alimentaires en général et les coopératives agricoles en particulier.

« Nous ne progressons pas, nous régressons » constate Philippe Mangin en évoquant la situation de l’industrie agro alimentaire en France. Mettant en avant les problèmes de compétitivité, il ajoute : « notre situation ne cesse de se dégrader ». Et pour le président de Coop de France, il n’y a pas d’amélioration en vue. « Aucune réponse du côté de la réforme de la Pac. C’est une réforme qui est enfermée dans sa problématique de redistribution des aides ». Aucune réponse non plus du côté de la loi d’avenir, une loi qui ne propose « rien qui puisse améliorer la compétitivité de nos filières ». Rien non plus du côté du CICE : « notre éligibilité à cette mesure est conditionnée à sa validation par Bruxelles » rappelle Philippe Mangin. « Aujourd’hui, les coopératives ne sont toujours pas éligibles. Nous sommes confrontés à des navettes incessantes entre Paris et Bruxelles ». De plus, ajoute le président de Coop de France, « je ne suis pas sûr que Bercy soit très actif pour faire accélérer ces navettes ».

Les coop veulent être exonérées de l’écotaxe

Pour Philippe Mangin, l’écotaxe est « injuste, distorsive entre régions, pays, et produits ». « L’écotaxe va handicaper l’économie régionale, l’économie territoriale » poursuit-il. La demande des coop est claire : « que la taxe dans ses modalités actuelles ne soit pas appliquée » au 1er janvier 2014. Et de mettre dans la balance l’accord sur les contrats de génération signé par la filière alimentaire, et donc par les coopératives. Cet accord prévoit le recrutement de 30 000 jeunes de moins de 30 ans et de 4 500 salariés âgés de 50 ans et plus. Mais, prévient Philippe Mangin « ces accords ne pourront être mis en œuvre que si les obstacles sont levés ».

Bercy est « du côté de la grande distribution »

Et pendant ce temps, déplorent les coopératives, la distribution poursuit sa course vers les prix bas. « Nos entreprises n’arrivent pas à répercuter les hausses aux distributeurs » constate Philippe Mangin. « Nous n’arrivons pas à construire une offre segmentée ». Et de citer l’actuelle campagne de communication de Système U (cf. notre Blog du 9 septembre ). L’enseigne a utilisé le logo d’Agriconfiance sans autorisation. « Voilà ce qui arrive tempête Philippe Mangin. On ne sait plus travailler comme cela ». Il explique avoir appelé le PDG de Système U Serge Papin, mais sans le convaincre. Et de tirer sur le ministère de l’Economie : « Bercy, de droite comme de gauche, est toujours du côté de la grande distribution ».