vendredi 19 avril 2024

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La filière de la banane antillaise défend une particularité agricole ultramarine

La future loi d’avenir agricole comportera un volet Outre-Mer. C’est dans le but de préparer les débats que la Délégation aux Outre-Mer de l’Assemblée nationale a auditionné, le 8 octobre, les représentants de la filière de la banane antillaise.

Moins d’une dizaine de députés ont participé à cette audition. Face à eux, la filière était au grand complet, de l’amont de la production (les vitro-plants) à l’aval (les mûrisseries) en passant par les ports, la compagnie maritime, … « Nous sommes une production pérenne qui s’étale du 1er janvier au 31 décembre » a expliqué Pierre Monteux, directeur général de Banamart. Ces envois réguliers permettent de générer un revenu régulier aux 650 exploitations familiales et artisanales et aux 6000 employés ». Représentant les syndicats des travailleurs portuaires, Franck Gonsse  s’est déclaré « très attentif à cette loi. Nous avons mis en place quelque chose de fort avec la filière banane qui a permis le développement des terminaux conteneurs sur les ports de Dunkerque et de Montoir ». « Et ce modèle a été exporté sur les ports antillais ». Grâce à la banane « nous allons doubler le terminal de Dunkerque, annonce Franck Gonsse. Ce qui veut dire doubler les emplois ». Il demande aux députés « une loi d’avenir qui prenne en compte les emplois portuaires ».

Une «référence qualité » sur le marché de la banane

Xavier Eiglier, directeur de la ligne Antilles à la CMA-CGM a tenu un discours identique : « Le service maritime des Antilles (250 containers de bananes par semaine) est un service historique qui demande une grande stabilité et une grande fiabilité ». Franck Lliso, président du réseau de mûrisseurs indépendants Fructifruits a insisté sur la « réussite » de cette filière. La banane des Antilles constitue « une référence qualité sur le marché de la banane en France ». Il revenait à Louis-Daniel Bertomme, président de la Chambre d’agriculture de Martinique de replacer la banane dans le contexte général de l’agriculture antillaise. « On ne peut parler de développement de l’agriculture antillaise que si les filières exportatrices se maintiennent » a-t-il assuré. Avant de conclure : « Ce qui protège nos emplois, c’est la banane et la canne. Il est temps de réfléchir à la relance de la production ».

Vers un deuxième plan banane durable

L’un des enjeux actuels pour la banane, comme pour l’ensemble de l’agriculture antillaise est la lutte contre les maladies. L’arrivée de la cercosporiose noire inquiète les producteurs. Et la suspension des traitements aériens pose de gros problèmes. « Aujourd’hui, nous n’avons plus de traitement aérien, nous ne savons pas comment cela va évoluer » a fait savoir Philippe Ruelle, directeur de l’UGPBAN. L’ensemble de la filière est à la recherche de variétés résistantes, mais c’est une démarche qui doit s’inscrire dans la durée. Le second plan banane durable, qui va couvrir la période 2014-2020, va inscrire cette question en priorité. En attendant, les Antillais demandent des solutions pour pouvoir lutter contre les maladies. Des traitements, dont certains sont compatibles avec l’agriculture biologique, existent. Mais le processus d’élaboration est trop long. D’où le souhait que la loi d’avenir reconnaisse « un statut particulier aux producteurs des Dom ».