mardi 19 mars 2024

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Les expéditeurs de fruits et légumes dénoncent les ristournes « en cascade »

L’Aneefel tenait son assemblée générale annuelle le 13 mars à Saint-Malo. L’occasion pour les exportateurs et expéditeurs de fruits et légumes de faire le point sur les dossiers en cours : fiscalité, embargo russe et relations commerciales.

« Nous avons quelques soucis avec cette cascade de ristournes qui nous sont demandées pour être référencées » a déclaré Daniel Corbel, président de l’Aneefel en évoquant les demandes de certains groupements de grossistes. « Cela peut aller de 3 à 10 % lorsque c’est cumulé. C’est absolument intolérable, inadmissible » a-t-il ajouté. « Est-ce que c’est légal, s’es demandé Daniel Corbel. Nous sommes en train d’étudier la question ». Le président de l’association des expéditeurs et exportateurs de fruits et légumes a rappelé que les syndicats de producteurs étaient eux aussi mobilisés sur cette question : « Je suis bien content qu’ils montent au créneau. Cette affaire de convention commerciale me déplaît fortement » a-t-il conclu. Les participants à l’AG ont par ailleurs évoqué la réforme en cours de la fiscalité locale qui pourrait se traduire par des hausses allant jusqu’à 20 % pour certaines taxes. Les distorsions de concurrence avec les coopératives, qui ne sont pas assujetties aux mêmes impôts, ont été évoquées à cette occasion. Enfin, un point a été fait sur l’embargo russe et ses conséquences. Délégué général de Freshfel, Philippe Binard a expliqué que sur les premiers mois de l’embargo (août-novembre 2014), les volumes d’exportation des fruits et légumes vers les pays tiers ont compensé, en volumes, les pertes vers la Russie : l’Europe exportait sur la période 500 000 tonnes vers la Russie, les exportations vers d’autres pays (y compris des satellites de la Russie) ont été en hausse de 473 000 tonnes. En revanche, la baisse a été très sensible en valeur pour atteindre – 225 millions d’euros. Eric Guasch, expéditeur de fruits et légumes et président de l’Afraa (1), a rappelé les circonstances de la mise en place de l’embargo le 6 août dernier : « cela a été un embargo immédiat y compris pour les commandes en cours et pour les camions en route vers la frontière russe ». Ainsi, les camions de poires précoces ont fait demi tour et les fruits ont pris le chemin des usines de transformation. Quant à l’avenir ? « on s’attend officiellement à une reprise des échanges le 7 août », l’embargo étant mis en place pour un an. « Mais les nouvelles vont et viennent. C’est très volatil. Pour l’instant, on fait comme si… ».

 

(1) : Association France Russie pour l’agroalimentaire