vendredi 19 avril 2024

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Crise agricole : encore des manifs

La mobilisation ne retombe pas. On a pu le voir samedi. Et dès ce lundi, les actions reprennent.

Des barrages filtrants sont installés depuis ce matin aux frontières avec la Belgique et l’Allemagne. Et les agriculteurs du grand ouest se donnent rendez-vous aujourd’hui à 12h à Laval. Plusieurs milliers de producteurs et plusieurs centaines de tracteurs sont attendus. Les agriculteurs pointent notamment du doigt la communication de la FNIL (l’industrie laitière) suite à la table ronde de la filière laitière du 24 juillet. Cette dernière a en effet estimé qu’il était « impossible » de garantir un prix minimum d’achat.

Un plan d’urgence rédigé… dans l’urgence

Le plan d’urgence présenté mercredi dernier après le Conseil des ministres est « urgent » dans tous les sens du terme. Selon Le Canard enchaîné (22 juillet), les dirigeants de la majorité, Valls et Le Foll compris, participent, comme tous les mardis matins, au petit déjeuner hebdomadaire. La crise agricole est évidemment au centre des conversations. Puis vers 9H30, une alerte info tombe : l’Elysée indique qu’un plan d’urgence pour les éleveurs sera présenté le lendemain matin en conseil des ministres. Aucun des participants n’est informé de cette initiative présidentielle. Toujours selon le Canard, le Premier ministre lâche alors « Eh bien, nous allons travailler à ce plan d’urgence ! ». Ce qui ne l’empêche pas, le lendemain, en présentant ce fameux plan, de préciser que « ces mesures sont préparées depuis plusieurs semaines ». Pour le culot, il n’y a pas besoin de plan d’urgence !

Martine Pinville au Vietnam

Le Vietnam fait partie des pays ciblés par le gouvernement dans le cadre de sa politique de relance des exportations de viandes. Secrétaire d’Etat au Commerce, Martine Pinville se rendra dans ce pays les 27 et 28 juillet. Elle s’entretiendra notamment avec les ministres de l’Agriculture et du Commerce. Elle aura également un entretien avec des restaurateurs et des importateurs/distributeurs de produits agroalimentaires. Enfin, le voyage se terminera par un diner « autour du bœuf français ».

Mathias Fekl : un agenda très agricole

Crise oblige, l’agenda de Matthias Fekl, le secrétaire d’Etat au commerce extérieur sera très agricole cette semaine. Ainsi, il aura un entretien avec Stéphane Le Foll ce lundi 27. Mercredi 29, il organise, au Quai d’Orsay, une réunion avec les professionnels sur la mise en œuvre du volet international du plan de soutien à l’élevage français. Il aura ensuite, sur ce même sujet, un entretien avec Muriel Pénicaud, directrice générale de Business France. Par ailleurs, Matthias Fekl se rendra jeudi à l’exposition universelle de Milan. Notons enfin qu’il aura, le 29 juillet une réunion avec des ambassadeurs pour présenter le résultat des travaux ayant conduit l’Organisation internationale des épizooties à reconnaître à la France le statut de risque négligeable en matière d’encéphalopathie spongiforme bovine.

Une réunion à Bercy

Une réunion sur le plan de soutien à l’élevage français se tiendra le 28 juillet avec les représentants des éleveurs et du secteur bancaire en présence des ministres Macron (Economie), Sapin (Finances) et Le Foll (Agriculture). Par ailleurs, Xavier Beulin, président de la FNSEA sera reçu par Emmanuel Macron le 30 juillet.

Les collectivités locales veulent acheter français

Les élus locaux, maires en têtes, sont très mobilisés sur cette crise de l’élevage. Depuis plusieurs semaines, l’association des maires de France (AMF) demande au gouvernement de modifier le code des marchés publics afin de favoriser l’achat local. « 80 % de la viande servie dans les cantines est d’origine étrangère – ce qui n’est pas acceptable », a expliqué, sur BFM-TV, François Baroin, président de l’AMF et sénateur-maire (LR) de Troyes. Pour lui, c’est « la faute au Code des marchés publics » dont les règles en matière de non-discrimination et d’égal accès à la commande publique empêchent les maires de privilégier les produits locaux de façon juridiquement sécurisée. François Baroin demande au ministre de l’Economie de prendre un décret « rapide » qui « fixe un cadre sécurisé pour les élus ». Si un tel décret était pris cet été, il pourrait produire ces effets dès la prochaine rentrée scolaire. Vendredi, les maires ont été rejoints par les autres élus locaux. L’AMF, avec l’Association des régions de France (ARF) et l’association des départements de France (ADF) ont demandé, dans un communiqué commun, au gouvernement de faire évoluer la réglementation des marchés publics, « en lien avec la Commission européenne », afin d’instaurer « un critère privilégiant la consommation nationale et locale sécurisé juridiquement ».