vendredi 29 mars 2024

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Nouvelles fraîches

Baisse de l’influence française à Bruxelles (1)

« Pendant des décennies, la France avait une influence majeure dans la politique agricole. Aujourd’hui, c’est une incroyable absence ! Prenez un seul exemple : au sein du cabinet du commissaire européen chargé de l’Agriculture, près de 20 personnes, il n’y a plus un seul Français, même pas un assistant » : dans Le Parisien (28 février), puis sur le plateau de TV Agri (3 mars), François Bayrou a ouvert le bal des critiques sur la perte d’influence de la France à Bruxelles. Il a aussitôt été suivi par Bruno Le Maire et par Christian Jacob (président du groupe LR à l’Assemblée nationale) qui ont en plus reprocher à Stéphane Le Foll de n’avoir assisté qu’a 6 conseil agricole sur 10 en 2015. «  C’est complétement faux, a répondu ce dernier sur Europe 1 (2 mars) (.) Sur les 7 conseils auxquels j’ai participé sur les 10 prévus, ils en ont oublié un, le 11ème, qui est celui que j’ai demandé et qui portait sur la crise agricole en sept et qui a débloqué 500 millions d’euros ». Pourtant, les élus de l’opposition ont été chercher leurs informations dans un rapport de l’Assemblée nationale, daté du 2 février, sur « l’influence française au sein de l’Union européenne », un document présenté par les députés Christophe Caresche (PS) et Pierre Lequiller (LR) (cf. un résumé de la synthèse ci-dessous). Sur la participation des ministres français aux conseils européens, il est indiqué que la présence de Stéphane le Foll est de 60 % (6 réunion sur 10), le plus mauvais résultat après les Conseils compétitivité (Emmanuel Macron ?) 40 % (2 réunions sur 5). La plupart des autres ministres concernés ont des scores de 90 à 100 %. Quant à l’absence de français dans le cabinet Hogan, c’est également exact : « La présence française а des postes-clés de la direction générale de l’agriculture a également diminué, écrivent les rapporteurs : aucun membre de cabinet du commissaire Phil Hogan n’est français, et l’on constate un recul indéniable de la présence française au sein de la direction générale elle-même, particulièrement au niveau des postes d’encadrement supérieur (pas de français aux postes de directeur général et de directeur général adjoint). Une tendance similaire est observée au sein de la direction générale ‘MARE’, en charge de la pêche, au sein de laquelle aucun français n’est représenté au niveau de directeur général et de directeur ».

Baisse de l’influence française à Bruxelles (2)

Dans le rapport cité ci-dessus, les auteurs « constatent que l’influence de la France dans l’Union européenne est aujourd’hui affaiblie », un affaiblissement qui « résulte en partie des vagues d’élargissement successifs à l’Est depuis 2004 ». « Par un effet mécanique, les élargissements ont dilué la présence française dans les institutions européennes : perte du deuxième commissaire français, diminution de la part des voix françaises dans le total des voix au Conseil ; perte de poids numérique de la délégation française au Parlement européen ; ralentissement de l’entrée des fonctionnaires d’anciens États membres et leur progression de carrière pour permettre l’intégration de fonctionnaires ressortissants de nouveaux États membres à la fonction publique communautaire ». « L’élargissement à l’Est a également eu un véritable effet politique, en éloignant la France des autres États membres du centre de l’Union européenne, d’un point de vue géographique, mais également culturel et idéologique » poursuivent les rapporteurs qui évoquent par ailleurs une recul généralisé de l’usage du français. « Mais ce sont surtout les mauvaises performances économiques et budgétaires de la France qui ont conduit a son affaiblissement sur la scène européenne, en nuisant a sa crédibilité ». Enfin « la faiblesse de la position française au Parlement européen est un facteur majeur de la perte d’influence française dans l’Union européenne ». Et « la présence depuis 2014 de vingt-trois députés du Front national affaiblit considérablement la position de la France au Parlement européen ».

Une semaine européenne pour Stéphane Le Foll

Pendant tout le salon, le ministre de l’Agriculture s’est vu reprocher son absence sur la scène européenne. Est-ce pour faire taire ces critiques ? En tous les cas, Stéphane le Foll va multiplier les déplacements cette semaine. Il se rendra, à la rencontre de ses homologues, en Allemagne mardi, en Slovénie et en Pologne jeudi, et aux Pays-Bas, qui préside le Conseil des ministres, vendredi. Son cabinet tient par ailleurs à rappeler que pendant la semaine du salon, il a rencontré Phil Hogan, Commissaire européen à l’Agriculture, Vytenis Andriukaïtis, Commissaire européen à la santé et à la sécurité alimentaire ; Czeslaw Adam Siekerski, président de la commission agriculture du Parlement européen, ainsi que Willy Borsus, ministre fédéral belge à l’Agriculture.

La crise agricole au menu du conseil du 14 mars

A l’occasion de ce conseil, les ministres débattront des difficultés rencontrées actuellement par différents secteurs agricoles, en particulier ceux de la viande porcine, des produits laitiers, des fruits et des légumes. « Le débat, indique le communiqué officiel, contribuera aussi à évaluer le caractère adéquat et l’efficacité des mesures de soutien
du marché actuellement en vigueur et à déterminer si des mesures supplémentaires pourraient être envisagées ». Le Conseil sera aussi invité à adopter des conclusions sur le soutien de l’UE aux pays producteurs de bois.

François Hollande annonce un conseil interministériel aux ruralités

A l’occasion d’une rencontre, le 1er mars à l’Elysée, avec une délégation de l’Association des maires ruraux de France (AMRF), François Hollande a annoncé la prochaine tenue d’un comité interministériel aux ruralités. Ce sera le troisième du genre après ceux du 13 mars et du 14 septembre 2015. Au cours de cet entretien, les élus ont noté « la sensibilité du président » à leurs arguments concernant les « conséquences parfois absurdes de la loi Notr ». François Hollande aurait ainsi reconnu la nécessité de revoir certains dispositifs « comme les décisions d’imposer par la force la suppression des syndicats souvent sobres financièrement et bien plus adaptés que des périmètres artificiellement élargis » indique le communiqué de l’AMRF.

La Gironde va renforcer l’encadrement de l’épandage de produits phytosanitaires dans les vignes 

Dans un communiqué, la préfecture de Gironde annonce que « l’Etat va renforcer l’encadrement de l’épandage de produits phytosanitaires dans les vignes ». « Dès 2014, le préfet de la Gironde avait pris des mesures par arrêté du 23 juin pour encadrer le traitement des vignes aux abords des écoles. Une distance minimale de 50 mètres avait été introduite par précaution. Le législateur a depuis introduit de nouvelles dispositions dans la loi d’avenir pour l’agriculture, pour compléter ces mesures et favoriser la mise en place de dispositifs de prévention et de protection ». Un nouvel arrêté préfectoral sera prochainement soumis à la consultation du public. Il permettra « d’étendre les mesures de précaution, au-delà des écoles, à d’autres établissements accueillant des enfants (crèches, haltes-garderies,…) ainsi que tout autre établissement pouvant accueillir des personnes vulnérables ; favorisera l’implantation de dispositifs de protection notamment la plantation de haies ; et encouragera le recours par les viticulteurs à des matériels limitant la dispersion des produits ». Cet arrêté entrera en application pour la campagne de traitement de 2016.
 
Des bananes et des colibris

« Au rendez-vous de la biodiversité » était le thème retenu pour le stand de la bananes des Antilles au salon de l’Agriculture. « Nous avons une filière dont nous sommes très fier parce-que nous sommes en mesure d’affirmer qu’elle est la filière qui produit la banane la plus propre et la plus durable au monde » rappelle Eric de Lucy, président de l’UGPBAN. Depuis le lancement du premier plan banane durable en 2008, les producteurs antillais ont réduits de 50 % l’utilisation des pesticides. Les traitements aériens sont désormais interdits, le recours à des pratiques agroécologiques se généralise. Et même face à une nouvelle maladie, la cercosporiose noire, les planteurs parviennent à contrôler 50 % de la maladie par traitement manuel. Ils n’ont plus recours qu’a 7 traitements chimiques par an, quand il en faut 65 dans des pays comme le Costa Rica. Résultat, colibris, chauves-souris, grenouilles, faucons, vers de terre sont de retour. « 80 % de la biodiversité européenne se trouve en Outre-Mer » rappelle Eric de Lucy. La filière se propose de réduire encore son recours aux pesticides de 25 % d’ici 2020 et de 50 % d’ici 2025. L’UGPBAN a par ailleurs fait le point sur son projet « banane française » (cf. notre Blog du 9 novembre 2015). 50 personnes travaillent désormais à Dunkerque et préparent 120 000 bouquets par semaine qui sont expédiés vers 800 magasins. La deuxième ligne devrait être installée en avril. A terme (juin 2017), le rythme passera à 600 000 bouquets par semaine pour approvisionner 4 000 magasins.

Europe : plus de 100 millions d’euros pour la promotion en 2016

On connaît désormais les montants que l’Europe va allouer en 2016 pour la promotion des produits agricoles et agroalimentaires. Plus de 100 millions d’euros seront débloqués : 93,650 millions pour les programmes simples (présentés par un seul Etat membre) dont 10,05 millions pour les signes de qualité (y compris le logo Rup), et 14,3 millions pour les programmes multiples (présentés par plusieurs Etats). Les dossiers doivent être déposés avant le 28 avril.