jeudi 28 mars 2024

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Et maintenant ?

Une campagne électorale se termine, une campagne électorale commence. L’élection présidentielle la plus folle de l’histoire de la V° vient de rendre son verdict en installant le président le plus jeune jamais élu à l’Elysée. Dans les camps des perdants, on prépare déjà, non sans confusion, le match retour des Législatives. Quelques repères.

Passation des pouvoirs dimanche

C’est donc un dimanche, le 14 mai, qu’aura lieu la passation des pouvoirs. On ne sait encore si c’est le président sortant ou le président élu qui a décidé d’ignorer à la fois le quatrième commandement « Souviens toi du jour du repos » et le code du travail « « dans l’intérêt des salariés, le repos hebdomadaire est donné le dimanche ». Mais, la loi du 6 août 2015 « pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques » (dite Loi Macron !) a élargi les possibilités d’ouverture des commerces le dimanche dans les zones où cela crée de l’activité (zones touristiques internationales, zones commerciales, etc.). L’Elysée assimilé à un commerce, ce doit être cela la révolution promise.

Nouveau gouvernement la semaine prochaine

Le premier ministre sera nommé dans la foulée, le dimanche ou le lundi. Et la composition du nouveau gouvernement devrait être dévoilée en suivant pour que le premier Conseil des ministres puisse se tenir le mercredi 17 mai. Jamais le flou n’aura été aussi savamment entretenu sur le nom du futur Premier ministre. Les commentateurs avancent des noms avec une grande prudence. Alors bien malin qui peut imaginer le nom du futur locataire de l’Hôtel de Villeroy.

En Marche : investitures le 11 mai

De premières indications sur les contours de la (possible) future majorité présidentielle seront données ce jeudi 11 mai. Le mouvement En marche dévoilera la liste de ses 577 candidats aux élections législatives. Il devrait y avoir des nouvelles têtes (la moitié des candidats en principe), des Modem, des ex-LR-UDI, des ex-PS… Les noms de futurs ministres se trouveront certainement dans cette liste.

Législatives : vers une révision des investitures

Les partis vont certainement modifier les listes de leurs candidats aux Législatives. Là encore, c’est, en partie, En Marche qui va donner le la. Suivant qu’un PS ou un LR aura l’investiture du mouvement de Macron, il se verra, en principe, retirer l’investiture de son parti. Ce dernier sera, suivant les cas, tenté de présenter un autre candidat. Quant au FN, il devrait, là aussi en principe, réserver une cinquantaine de circonscriptions aux candidats du parti de Dupont-Aignan. Et puis il y a la France Insoumise (Mélenchon), le PC, les Verts,… Bref, le casse-tête ne fait que commencer. Seule certitude, la date limite de dépôt des candidatures en préfecture : le 19 mai à 18h.

Quelle politique agricole ?

Quelle sera la politique agricole du président Macron ? Le plus simple est de reprendre les grandes lignes de son intervention devant le Caf à Brest le 30 mars. Premier engagement à rappeler : Macron ne supprimera pas le ministère de l’Agriculture : « Il y aura bien un ministère de l’Agriculture. Il sera fort et il sera à plein temps » a-t-il rappelé en lançant une pique à Stéphane Le Foll. Il s’est prononcé pour la pluralité des modèles agricoles, et pour une agriculture exportatrice : « il faudra qu’il y ait toujours une agriculture intensive qui exporte a coté d’une agriculture qui cherche la différenciation par les AOC, ou par la qualité. Il y aura une agriculture de circuits courts, une agro-écologie ». Il a pris plusieurs engagements majeurs : que les agriculteurs perçoivent le juste prix de leur travail ; l’organisation d’un Grenelle de l’alimentation ; un plan d’investissement agricole de 5 milliards d’euros. Enfin, il s’est prononcé en faveur d’une Europe « qui accompagne, qui protège et qui stimule davantage (.) La protection de notre agriculture passera par l’Europe ». Transmis au futur ministre de l’Agriculture.

La haute administration « mise sous tension »

Enarque, Inspecteur des finances, ancien banquier d’affaires, ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée, ancien ministre de l’Economie, Emmanuel Macron n’est pas le perdreau de l’année que l’on nous présente. Et il connaît parfaitement les rouages de la haute fonction publique. Aussi, quand il fait part de sa volonté d’évaluer les titulaires des grands postes, on a tendance à le croire. « Dans les deux premiers mois du quinquennat, je changerai ou confirmerai l’intégralité des postes de direction dans la fonction publique (.) C’est une mise sous tension de l’appareil d’Etat » (Les Echos, 23 février). Cela sera fait « afin qu’on ne puisse pas nous empêcher de gouverner » aurait de plus déclaré Emmanuel Macron (Le Canard enchaîné, 3 mai). Enfin, le nombre des membres des cabinets ministériels passerait à 5 membres (contre 15 à 20 aujourd’hui). On sera très vite fixé sur la valeur de cet engagement.