vendredi 29 mars 2024

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Nouvelles fraîches

Antilles : la filière banane quasiment dévastée, l’agriculture très impactée par le cyclone Maria

Irma avait frappé Saint Martin et Saint Barthélémy, mais épargné la Guadeloupe et la Martinique. Répit de courte durée pour les Antillais. Maria est arrivé. Et les dégâts, pour l’agriculture, sont considérables. En Guadeloupe, 100 % de la production de bananes est détruite, en Martinique ce sont 70 % des plantations qui sont à terre. « Les zones de production des deux îles se trouvaient essentiellement sur la trajectoire de Maria » précise l’UGPBAN. 
L’Union rappelle que les producteurs antillais se relevaient à peine du précédent cyclone (Matthew – 28 septembre 2016) et retrouvaient depuis avril un niveau normal de production. 
 « Face à la gravité de la situation, la filière met en place toutes les actions nécessaires pour soutenir les producteurs et leurs salariés ». 
 Le retour de la Banane de Guadeloupe & Martinique sur les étals est prévu au printemps 2018, mais il faudra un délai certainement plus long pour retrouver un volume normal de production. La ministre des Outre-mer, Brigitte Girardin, s’est rendue en Guadeloupe le 20 septembre, avec des renforts (forces de la sécurité civile, du génie et du matériel
). 
Elle a participé à une réunion de crise sur les conséquences du passage de Maria. Par ailleurs, l’état de catastrophe naturelle a été reconnu pour les communes de Guadeloupe et de Martinique frappée par Maria (JO du 24 septembre). Le fonds de secours pour les Outre-mer a également été activé. Enfin, Ary Chalus, président du Conseil régional de Guadeloupe, a décidé de débloquer une aide d’urgence de 4 millions d’euros pour l’agriculture guadeloupéenne, dont deux millions pour la banane. Car l’ensemble du secteur a été touché, à l’exception toutefois de la filière melon. N’oublions pas par ailleurs que l’île de la Dominique a entièrement été dévastée par Maria…

Carrefour pédale dans les semences

Mais qu’elle mouche a piqué Carrefour ? Le 20 septembre, l’enseigne annonce le lancement du « marché interdit ». « Carrefour propose à la vente une offre de fruits et légumes issus de semences paysannes dans une quarantaine de magasins franciliens et bretons jusqu’alors jamais commercialisées en grande surface » explique le communiqué qui vante « un combat pour la qualité alimentaire et la biodiversité ». « La législation interdit aujourd’hui le commerce de semences de plus de 2 millions de variétés issues de notre patrimoine et prive ainsi le grand-public d’une diversité de choix dans son alimentation » poursuit le document. « La commercialisation des produits issus des semences paysannes n’est pas interdite, mais celle des semences proprement dites l’est, ce qui limite les producteurs à ne faire que de la vente directe », précise Philippe Bernard, directeur Partenariat PME et Monde agricole Carrefour France, cité par Les Echos (20 septembre). Dès l’annonce de cette initiative, le monde des fruits et légumes et celui des semences dénoncent la démagogie de cette initiative. « Pourquoi Carrefour ne vend-il pas les 3 200 variétés de légumes disponibles ? » demande le Gnis. L’interprofession des semences rappelle que « les sélectionneurs publics et privés sont impliqués dans la préservation de la biodiversité : ils ont conservé les variétés anciennes quand elles étaient abandonnées de la grande distribution et, par force, des consommateurs. Ils disposent ainsi dans leurs collections de plus de 2 000 variétés de tomate, 4 000 de piment et de poivron, 1 000 de carotte,… qu’ils mettent à la disposition de tous ». L’ensemble des professionnels de la filière (y compris de la grande distribution), rencontrés ce week-end à Sélestat à l’occasion des épreuves qualificatives du Mof Primeur et du congrès Saveurs Commerce (cf. notre Blog de la semaine prochaine !) ont clairement dénoncé cette initiative. Pour sa part, Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France, rappelle que, comme la plupart des enseignes, Carrefour impose à ses fournisseurs le respect de standards internationaux, comme Global Gap, qui exigent l’utilisation de semences inscrites. « Deux poids deux mesures donc. Pendant que Carrefour impose aux producteurs professionnels une règle stricte, elle autorise des pratiques illégales pour quelques jardiniers farfelus » écrit-il (Direct légumes du 22 septembre). « Nous dénonçons vivement cette campagne, qui va à l’encontre des partenariats et actions engagés avec Carrefour depuis plusieurs années. Nous espérons que le changement à la tête du groupe Carrefour ne se traduira pas par une détérioration des relations avec le monde agricole et notre filière en particulier » conclut-il. Carrefour France est en effet en plein chamboulement. L’enseigne est en difficulté. Est-ce une raison pour tenter de se refaire la cerise sur le dos des producteurs ?

A noter : le Gnis organise le 5 octobre à Castelnaudary une journée sur le thème « la biodiversité des variétés de légumes au service de la santé et du goût ». C’est d’actualité ! Et en plus, il paraît que l’animateur des débats est sympa…

Débat : Christiane Lambert face aux végans

Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a participé, samedi 23 septembre, à un débat organisé par le quotidien Le Monde sur le thème : « Demain, tous végans ? ». Elle a du faire face, sous les « huées » et « commentaires scandés par le public » rapporte le site du journal (llemonde.fr du 23 septembre) à Brigitte Gothière, présidente de L214. « Je ne suis pas née militante, je le suis devenue. Par soif de justice et de paix, rappelle cette dernière. Ma compassion ne s’arrête pas aux frontières de mon espèce ». Les vidéos que l’association transmet régulièrement aux médias ? « Notre volonté n’est pas de choquer mais de montrer la réalité ». Ben voyons ! « « Ces vidéos sont contre-productives, a tenté d’expliquer Christiane Lambert. Elles ont beaucoup blessé les éleveurs ». Elle a par ailleurs rappelé que « 98 % des élevages en France comportent moins de 150 vaches » et que la question du bien-être animal était prise en compte par les éleveurs précise lemonde.fr. Entre les deux (c’est une façon de parler …), Renan Larue, docteur en lettres modernes et auteur de ‘Le végétarisme et ses ennemis’ (PUF, 2015). « Seuls 2 % à 3 % des gens égorgent ou assomment les animaux qu’ils vont manger, les autres ne voient pas cela » déclare-t-il pour expliquer la sensibilité moderne à la ‘cause animale’. Devenons tous tueurs ou abatteurs, et ça ira mieux !

Signature du contrat de filière fruits et légumes du Grand Est

Pascale Gaillot, conseillère régionale, présidente de la Commission agriculture et forêt de la région Grand Est, et Pierre Lammert, président de l’association Univers des Fruits et Légumes du Grand Est, ont signé le contrat de filière fruits et légumes du Grand Est, le 22 septembre, au salon Saveurs et Soleil d’Automne à Sélestat. Dans le cadre du plan régional pour l’agriculture, la Région Grand Est a adopté les grandes orientations de sa politique en faveur de la filière fruits et légumes lors de la séance plénière du 30 juin dernier. Elle consacre un budget annuel de plus de 2,3 M€ à la filière f&l. Elle soutient notamment les investissements dans les exploitations agricoles, la promotion des productions régionales, les campagnes de promotion portées par la filière et les stations d’expérimentations fruitières et légumières du Grand Est. Trois nouveaux dispositifs viendront compléter ce cadre : une mesure relative à la prévention des risques en agriculture, un soutien à la sécurisation de la ressource en eau pour les cultures spéciales et une aide au développement et à la rénovation des vergers. Ils seront soumis au vote lors de la séance plénière du 20 octobre prochain. Le contrat de filière fruits et légumes engage l’ensemble des partenaires de la filière et la Région, pour la période 2017/2020.