jeudi 25 avril 2024

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Récolté dans la presse

Les céréaliers peuvent se considérer comme des « casques bleus »

Dans une interview à l’Opinion (15 novembre), Sébastien Abis, directeur du Club Demeter et chercheur associé à l’Iris, rappelle quelques faits, évidents, mais que l’on a tendance à oublier dans ce climat de rejet de « l’agro-industrie » et du « tout chimique ». Extraits : « le monde consomme de plus en plus de pain. 3 milliards de personnes consomment du blé chaque jour. Mais dans la mesure où 95 % du blé mondial est produit dans 16 pays, les autres sont très dépendants des exportations. Et elles sont vitales, car les pénuries créent de grands troubles politiques (.) C’est pourquoi les pays producteurs, et notamment l’Europe des 28 qui est la première zone de production mondiale, doivent avoir conscience de leur responsabilité. Parler de circuits courts dans le domaine des céréales n’a aucun sens. La déglobalisation agricole n’est certainement pas à préconiser pour le calme de la planète ». Quant à la France, elle est « la seule puissance nouvelle qui ait émergé depuis deux siècles pour ce qui est de la culture du blé. N’oublions pas que notre pays n’était pas alimentairement indépendant jusqu’à l’après-guerre et qu’il a dû à l’ambition européenne non seulement de le devenir, mais aussi de dégager des surplus qu’elle peut exporter. Près de 60 % de notre production est vendue à l’export. De plus, cela a durablement façonné nos paysages et notre image touristique : 10 % de la France sont couvertes de champs de blé, ce qui lui donne cette identité visuelle si aimée à l’étranger ». « En permettant à des populations dépendantes de se nourrir de leur travail, les céréaliers français peuvent se considérer comme des Casques bleus ! » conclut Sébastien Abis.