L’agriculture européenne, un secteur très exposé par le Brexit
« L’agriculture, un secteur très exposé dans la négociation des relations commerciales post-Brexit », c’est le titre d’un article publié récemment par le Centre d’Études Prospectives et d’Informations Internationales*. Le « niveau des barrières commerciales potentielles détermine (…) l’enjeu sectoriel des négociations du Brexit. A cette aune, les produits agricoles sont parmi les plus exposés » écrivent les auteurs. Ils constatent qu’à ce stade des négociations, le Royaume-Uni ne souhaite pas rester dans le marché unique, ni dans l’union douanière. Parmi les 10 secteurs les plus exportés (en valeur) par l’UE vers le Royaume-Uni, les produits agricoles et alimentaires arrivent en quatrième position (plus de 34 milliards de dollars). Les auteurs estiment que « la remontée des barrières au commerce pourrait être extrêmement importante : le droit de douane passerait de 0 à 13.6 % pour les ‘autres produits alimentaires’ et à 41 % pour les produits laitiers. À cela s’ajouteraient des mesures non tarifaires dont le caractère restrictif pourrait atteindre 62 % et 74 %, respectivement ». « Le Royaume-Uni est un débouché particulièrement important de l’agriculture des 27 (9 % des exportations lui sont destinées, contre 7 % des exportations industrielles) et le cumul des barrières au commerce pourrait s’élever à 64 %, contre 26 % aujourd’hui en moyenne (les secteurs manufacturiers passeraient de 14 % à 29 %) » concluent-ils.
* CEPII, note rédigée par Cecilia Bellora, Charlotte Emlinger, Jean Fouré, et Houssein Guimbard
