samedi 20 avril 2024

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Nouvelle fraîches

Une arlésienne nommée Travert

Annoncé dans les Deux-Sèvres le 11 juin, selon la presse quotidienne régionale (cf. notre Blog du 11 juin), le déplacement aurait été reporté à la dernière minute. Annoncé dans l’Aude le 15 juin, un déplacement inscrit à son agenda, la visite est également reportée. Point commun entre ces deux départements : des régions agricoles fortement impactées par la réforme des zones défavorisées simples (ZDS). Ces annulations ou report de visites semblent devenir une spécialité du ministre de l’Agriculture. Ces derniers mois plusieurs déplacements ont été annulés : le 10 août en Côte d’Or, le 1er septembre en Aveyron (il est allé le 15 septembre dans ce département), le 10 novembre dans le Pas-de-Calais, le 2 décembre en Saône-et-Loire, le 5 janvier dans la Manche (liste non exhaustive). Notons toutefois que depuis sa prise de fonction le 21 juin 2017, Stéphane Travert a effectué une cinquantaine de déplacements dans les départements.

Travert aime aller revoir sa Normandie

En une année, Stéphane Travert a donc effectué une cinquantaine de déplacement en province. S’il s’est rendu dans la quasi totalité des régions métropolitaines, il faut noter tout de même un fort tropisme pour l’ouest du pays. Il s’est rendu une quinzaine de fois en Bretagne, Pays de Loire ou Normandie. La Normandie compte pour la moitié de ces déplacements dans l’Ouest (8), dont quatre pour la Manche son département d’origine et d’élection.

Grand plan d’investissement (1) : une ampleur à « relativiser »

« L’ampleur du grand plan d’investissement (GPI) est (.) à relativiser car les mesures véritablement nouvelles ne s’élèvent qu’à 35 milliards, soit 60 % de l’ensemble des sources de financement » écrit le CESE dans son rapport ‘Mieux investir pour la France’. « Le GPI intègre de plus de simples redéploiements de crédits » poursuit le Conseil. « Au total, les mesures nouvelles seraient inférieures à 7 milliards par an sur le quinquennat, soit 0,3 % du PIB par an ». Le GPI doit débloquer 57 milliards d’euros pour l’investissement sur la période 2018-2022. Selon le rapport, 12 milliards proviennent de redéploiements de crédits existants ; 10 milliards du PIA3 (plan d’investissement d’avenir) ; 11 milliards de « mesures nouvelles sans impact budgétaire » ; et 24 milliards de « mesures nouvelles avec impact budgétaire ». Sur les 57 milliards du GPI, 5 sont fléchés vers l’agriculture.

GPI (2) : un « manque singulier d’ambition » pour l’agriculture

« Tel qu’il est présenté́, le volet agricole du grand plan d’investissement 2018-2022, contient essentiellement des fonds de garanties bancaires. Sur les 5 milliards d’euros annoncés au départ, on ignore encore les montants qui seront consacrés aux investissements matériels. Nous craignons que des enveloppes existantes soient recyclées dans le Grand plan d’investissement, en particulier celles du Plan de compétitivité́ et d’adaptation des exploitations agricoles (PCAE) créé́ en 2014. Pour l’instant, ce grand plan d’investissement traduit un manque singulier d’ambition » écrit le groupe de l’agriculture du CESE.

Projet de loi Egalim : des retards à prévoir ?

« J’ai quelques doutes sur un accord en Commission mixte paritaire » a déclaré Jean-Baptiste Moreau, député (LREM) de la Creuse et rapporteur du projet de loi Agriculture et alimentation à l’occasion de l’Assemblée générale de l’Unilet qui s’est tenue le 14 juin. Le rapporteur évoquait le texte adopté la veille par la Commission des affaires économiques du Sénat et qui modifie largement la version votée par l’Assemblée nationale. Le projet doit maintenant être discuté en séance plénière par les sénateurs à partir du 26 juin. La procédure accélérée ayant ensuite été retenue, le texte passera en CMP. Et s’il n’y a pas d’accord, il y aura une nouvelle lecture à l’Assemblée nationale. Ce qui retardera l’entrée en application de la future loi (cf. notre Blog du 11 juin). Toujours à l’occasion de cette AG, Jean-Baptiste Moreau s’est montré défaitiste face aux lobbies environnementaux. Sur le glyphosate et les phytos « On a perdu la bataille au niveau scientifique » a-t-il déploré. « Il faut remettre de la science dans les débats » précise-t-il avant d’ajouter : « le combat médiatique sur le glyphosate et les néonicotinoïdes est perdu ». Au sujet des ONG environnementales : « ils sont très bien organisés. Ils ont du temps et de l’argent » a-t-il rappelé.

Les prévisions de récoltes dans le viseur de l’Autorité de la concurrence

Il semble que pour l’Autorité française de la concurrence, la définition de « l’entente » est infinie. A l’occasion de l’Assemblée générale de l’Apfelso (Association des producteurs de fruits et légumes du Sud-Ouest) qui s’est tenue le 15 juin à Agen, des participants ont fait part de leurs inquiétudes face à une remarque orale d’un représentant de l’Autorité. Ce dernier s’interroge sur le caractère licite des prévisions de récoltes. Le problème ne serait pas dans la publication de ces prévisions, mais dans le labs de temps (quelques heures, au maximum quelques jours) entre la finalisation de ces prévisions et leurs publications. Pendant ce moment, le ou les détenteurs de ces prévisions disposeraient, selon l’Autorité, d’un avantage par rapport aux concurrents ! Au cours de cette même AG, Daniel Sauvaitre, président de l’ANPP, a donné son sentiment sur le projet de loi Egalim : « cette loi, au mieux elle n’apporte rien, au pire elle va nous emm…. Il faut travailler beaucoup à faire des indicateurs dont on ne sait pas à quoi ils vont servir » a-t-il déploré. Il recommande aux producteurs de fruits et légumes de « stimuler les synergies, les stratégies d’alliances ». Les représentants des producteurs ont par ailleurs manifesté leurs inquiétudes sur l’avenir des centres régionaux d’expérimentation. Président de l’Apfelso, François Lafitte a espéré « des solutions d’ici un mois pour nos centres régionaux ». Autre sujet d’inquiétude : la possible disparition de l’aide à l’embauche de travailleurs saisonniers (le TODE) en 2019. « Si ce système disparaît, cela va nous poser de gros problèmes. Nous sommes très nerveux sur ce sujet » a ajouté François Lafitte.