mercredi 24 avril 2024

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To Brex or not to Brex 

J-116

Le compte à rebours est désormais enclenché : dans moins de 120 jours, le Brexit sera effectif. A moins que…
Retour sur ces dernières semaines :

  • 7 août : « Je suis déçu du fait que Londres s’éloigne toujours plus de la déclaration politique sur laquelle nous nous sommes mis d’accord comme base des négociations » déclare l’Allemand Michael Roth, ministre adjoint aux Affaires européennes dont le pays préside l’UE pour le second semestre 2020 ;
  • 21 août : à l’issue du 7ème cycle de négociations, Michel Barnier a, une fois de plus, constaté la persistance des points de désaccord : « L’horloge tourne. Tout délai supplémentaire nous ferait prendre un risque sur la bonne fin de ce processus ». Selon lui, les Britanniques ne montrent pas de volonté de progresser ;
  • 31 août : Jean-Yves Le Drian, ministre Français de l’Europe et des Affaires étrangères, dénonce, devant les ambassadeurs de France en Europe, l’attitude
«intransigeante et irréaliste » de Londres ;
  • 2 septembre : Michel Barnier ne constate « aucun changement d’attitude » chez les Britanniques. Il n’y a plus de temps à perdre a-t-il déclaré en substance. Un accord doit être conclu d’ici la fin octobre pour pouvoir entrer en vigueur au 1er janvier 2021, à l’issue de la période de transition. Parmi les sujets de divergences, la pêche. « Sans une solution de long terme équilibrée et soutenable sur la pêche, il n’y aura tout simplement pas de partenariat économique ». Il y a aussi le sujet de la concurrence loyale (lire ci-après la phrase Brexit de la semaine).
  • 3 septembre : le porte-parole du Premier ministre britannique considère qu’un accord est « possible », mais il ne sera « pas facile à trouver ». Il met lui aussi en avant le dossier de la pêche : la volonté de l’UE de vouloir arriver à un compromis sur ce sujet « rend très difficile de faire des progrès ». Par ailleurs, la question de la frontière irlandaise (entre l’Irlande du Nord, et la république d’Irlande, c’est-à-dire la seule frontière terrestre entre le Royaume-Uni et l’UE) que l’on croyait a peu près réglée, revient sur le haut de la pile.
  • le prochain cycle de négociations, le 8ème, aura lieu du 7 au 11 septembre prochains, à Londres.
  • rappel : le Royaume-Uni est sorti de l’Union européenne le 31 janvier dernier, mais les règles européennes continuent de s’y appliquer jusqu’au 31 décembre prochain. Faute de trouver un accord commercial d’ici la fin de l’année, les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) s’appliqueront (avec des droits de douanes élevés, de contrôles douaniers, des files de camion aux frontières, etc.)
  • conclusion : l’hypothèse d’un « no-deal » est réelle pense-t-on désormais à Bruxelles. Boris Johnson joue clairement sur la crainte des Européens d’un hard Brexit, et pense ainsi pouvoir obtenir d’importantes concessions au dernier moment. Jusqu’à présent, et depuis le début, le front uni des 27 est solide. Alors, un accord d’ici la fin octobre ? un hard Brexit ? à moins que entre Noël et le 1er de l’an, les 27 et le Royaume-Uni trouvent une nouvelle astuce pour prolonger les discussions. Après tout, il y a déjà eu des reports….

La phrase Brexit de la semaine

« Si les agriculteurs et les industriels anglais ne sont plus tenus de respecter des normes élevées en matière de pollution de l’eau, n’auront-ils pas un avantage décisif – et injuste – en termes de coûts ? », Michel Barnier, le 2 septembre en évoquant l’idée de James Bevan, responsable de l’agence de l’environnement pour l’Angleterre, d’abaisser les normes de qualité de l’eau des rivières, des lacs et des plages anglaises prévues par la directive-cadre sur l’eau.