jeudi 28 mars 2024

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Disons du bien du ministre

Je sais, ce n’est pas l’habitude, mais il nous semble que Julien Denormandie mérite quelques compliments. Il ne lui reste plus qu’à passer de la (bonne) parole aux actes.

Nous avons relevé plusieurs prises de parole récentes du ministre de l’Agriculture. Dans le contexte de boboïsation des esprits, elles détonnent, et paraissent même courageuses. Cela nous change de « l’agriculture de mes grands parents » de son prédécesseur. Florilège :

  • « Nos agriculteurs sont aussi dans une dépendance économique : les transitions écologiques et l’amélioration du bien-être animal ont un coût (.) L’agroécologie, c’est un moyen et non une finalité. La finalité, c’est la souveraineté. Et l’agroécologie est essentielle pour l’obtenir. Elle permet de réduire les dépendances (aux importations, aux intrants, à l’eau…) et d’améliorer la durabilité. Cela impose donc que le temps de la transition soit compatible avec celui de la souveraineté. Les betteraves en sont un parfait exemple : il faut sortir des néonicotinoïdes, c’est une évidence ; mais si cela aboutit à faire tomber la filière française du sucre, leader européenne, avant même de faire sa transition, c’est que la temporalité est inadaptée. On se retrouverait alors à importer du sucre étranger. Cela ne ferait aucun sens (.) Une agriculture forte est à la fois une agriculture de circuit court et une agriculture qui exporte (.) Je dénonce et condamne ces intrusions et ces destructions. On n’entre pas dans les propriétés privées, cela ne fait aucun débat. (L’Opinion, 30/09/2020) ;
  • « Je respecte les processus démocratiques mais je ne pense pas que ce soit le bon véhicule (.) on ne sait pas ce que c’est l’élevage intensif » (à propos du Rip sur le bien-être animal). « Toutefois, la société veut cette transition, et vite, ajoute-t-il. Le débat doit alors se concentrer sur le coût de cette transition et mettre la rémunération de l’éleveur au centre de la discussion. » (déclaration faite à Rennes le 16 septembre dans le cadre du Space virtuel).
  • Le 30 septembre, le ministre réagit sur son compte Twitter aux propos de Yannick Jadot, député européen EELV, qui explique sur RTL qu’il faut « se passer des néonicotinoïdes ». « Il n’y a pas d’alternative & le bio est touché. La transition agroécologique, ce n’est pas tuer une filière puis importer du sucre de pays aux normes environnementales moins-disantes ! La recherche prend du temps. Or, le courage en politique, c’est d’affronter le temps ».
  • «L’écologie sans solution est une écologie d’impasse» (Le Figaro, 10 septembre).

Le Foll aussi

Parmi les personnalités politiques qui commencent à en avoir marre des Verts à la française, nous relevons, avec intérêt les propos de Stéphane Le Foll, maire (PS) du Mans et ancien ministre de l’Agriculture (Ouest France, 26 septembre). Extraits : L’écologie politique « s’adresse à une classe sécurisée qui conçoit le monde de demain avec de la sobriété et qui se l’applique : je me déplace à vélo, j’achète bio… Parce qu’elle a les moyens et la sécurité de l’emploi pour le faire. Mais la classe insécurisée, elle, elle vit avec le présent dans la difficulté. Vouloir lui imposer la sobriété, c’est très grave. Cela risque même de la détourner du grand enjeu du réchauffement climatique (.) Il nous faut aussi de la croissance pour financer un modèle social. Dans la sobriété et la décroissance des écologistes, vous n’avez pas la capacité de financer un modèle social. L’écologie politique fait une erreur en s’arc-boutant sur la décroissance. Moi, je suis pour une croissance sûre, donnant assez de richesses pour financer la transition énergétique et le modèle social. Il nous faut aussi retrouver l’idée du progrès et de l’espoir. On ne peut pas vivre qu’avec les peurs et le désespoir (.) La culture d’EELV, son noyau dur, c’est la décroissance (.) Je n crois pas que le modèle décroissant des Verts soit porteur d’espoir ».
Anti Verts de tous les partis, unissez-vous ! OM