jeudi 25 avril 2024

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Nouvelles fraîches

Agribashing : le ras-le bol des éleveurs bovins

Le fait est suffisamment rare pour ne pas lui accorder une grande signification. La FNB, JA, la CR et la CP ont signé une tribune commune (publiée par Lepoint.fr, 12 mai). Extraits : « cela fait des années que circulent des contre-vérités sur les empreintes écologiques de nos productions, fondées sur des données issues de la méthode d’analyse de cycle de vie, ACV, conçue à l’origine pour l’industrie ». Ce calcul « est défavorable aux systèmes d’élevage bovins dédiés à la production de viande rouge en France : une immense majorité de fermes familiales, autonomes et basées sur l’herbe, reconnues pour leurs vertus agro-écologiques (.) plus le cycle de vie est long, plus le produit est pénalisé. Ainsi, une viande produite industriellement en feedlot (système hors sol américain) a une meilleure empreinte carbone qu’une viande de vache élevée sur nos prairies (.) Les ‘empreintes eau’ annoncent des quantités astronomiques d’eau pour produire 1 kg de viande : elles prennent en compte pour 95 % l’eau de pluie qui tombe sur nos prairies (.) Les vrais écologistes et agronomes le savent : il ne peut y avoir d’agriculture durable sans élevage. Certains pourront en conclure que produire des céréales ou des légumes serait plus efficient sur nos sols. Mais il faut vraiment ne jamais sortir de chez soi pour imaginer que l’on peut cultiver des végétaux partout. Les monts du Cantal ou les piémonts du Morvan n’ont pas la fertilité de la Beauce. L’herbe, que seuls les ruminants peuvent digérer, y est la seule option ». Les auteurs demandent la création de « méthodes d’évaluation qui permettent une information fiable des consommateurs(.) Et en attendant, que cesse la diffusion de ces chiffres biaisés ».
Le texte est signé par Alexandre Armel, éleveur dans l’Allier, responsable section viande de la Coordination rurale ; Bruno Dufayet, éleveur dans le Cantal, président de la Fédération nationale bovine ; Nicolas Girod, éleveur dans le Jura, porte-parole de la Confédération paysanne ; Mathieu Theron, éleveur dans le Cantal, responsable bovins viandes des Jeunes Agriculteurs.

L’agriculture occupe 52 % du territoire national

En 2019, 52% de la superficie totale de la France était occupée par des surfaces agricoles. Si l’on regarde la part de la SAU dans chaque région, on découvre quelques surprises. Les ‘grandes’ régions agricoles (en part de SAU), ne sont pas forcément celles que l’on croit. Sur les 13 régions métropolitaines, 7 ont une part de la SAU supérieure à cette moyenne : Normandie (69 %) ; Hauts de France et Pays de la Loire (68 %) ; Bretagne (62 %) ; Centre Val de Loire (61 %) ; Bourgogne Franche Comté et Grand Est (53 %). 6 régions ont une SAU inférieure à la moyenne métropolitaine : Nouvelle Aquitaine (50 %), ; Ile de France et Occitanie (48 %, qui aurait dit que la part de la SAU serait identique dans ces deux régions ?) ; Auvergne Rhône Alpes (44 %) ; Corse (35 %) ; et Provence Alpes Côte d’Azur (24 %). On peut considérer que la création de nouvelles régions comme Occitanie et Auvergne Rhône Alpes ont modifié les équilibres entre les territoires agricoles et les autres par rapport aux anciennes régions (Midi-Pyrénées, et Auvergne). Pour les régions ultramarines, la situation est très disparate. La part de la SAU va de 53 % à Mayotte à ‘0%’ en Guyane (région dont l’essentiel du territoire est occupée par la forêt amazonienne). Au niveau du chiffre d’affaires de la branche agricole, c’est Nouvelle Aquitaine qui est en tête (11,78 milliards d’euros en 2018), devant le Grand Est (8,94 MdsE) et la Bretagne (8,66 MdsE).
Source : La France et ses territoires, Insee références, 2021

Lettre ouverte d’Interfel à Emmanuel Macron

Dans une lettre ouverte (Le Figaro du 10 mai) Interfel s’adresse à Emmanuel Macron en lui demandant son « soutien » et son « intervention ». L’interprofession dénonce « une stratégie à long terme quasiment inexistante pour répondre aux enjeux futurs » : assurer la souveraineté alimentaire de la France dans un contexte contraint : transition écologique ; doublement de la consommation de fruits et légumes sous signes de qualité ; réduction de l’usage des pesticides etc. Interfel pointe du doigt des « décisions publiques concernant notre filière » prisent « sans concertation préalable avec ses professionnels ». De plus, « aucun programme spécifique pour notre filière » n’est prévu dans le plan de relance. L’absence de soutien pour les centres de recherches de la filière est également dénoncée.

Le Tweet de la semaine

« Cette semaine, opération de glanage sur mon exploitation avec une ASSO étudiante stoppée nette par un ancien prof au motif que je donnais des salades empoisonnées. Atterrée par tant de bêtise venant d’une personne sensée former », Angélique Delahaye, 13 mai.

Le chiffre à retenir : 766 300 plants
 de peuplier

Depuis 2011, et le lancement de la Charte « Merci le peuplier », 766 300 plants
de peuplier ont été plantés sur une superficie de 4 140 hectares. L’opération a été financée à hauteur de 1 916 000 € financés par les acheteurs et les industriels. 140 000 plants ont été mis en terre en 2020, le deuxième score le plus important après 2019 (près de 180 000 plants).

Histoire belge

Un agriculteur d’Erquelinnes (Belgique) a déplacé une borne dans son champ. Mais ce n’était pas une borne comme les autres : elle délimitait, depuis 1820, la frontière entre la France et les Pays-Bas, puis la Belgique (la Belgique n’a été créée qu’en 1830). L’agriculteur a été prié de remettre la borne à sa place. De Gaulle ne disait-il pas « la Belgique est un accident de l’histoire » ? Evitons l’incident frontalier !

Récolté dans la presse

L’ancien président de l’Ania, Jean-Philippe Girard veux promouvoir le ‘name and shame’ à l’encontre de la grande distribution. Il souhaite ainsi « tirer les filières vers le haut ». Les enseignes seraient classées en fonction de leurs pratiques vis-à-vis des fournisseurs. Cette stratégie serait selon lui bien plus efficace qu’une énième loi (Challenges, 14 mai).

Murmures

Député (LREM) de la Manche, et ancien ministre de l’Agriculture, Stéphane Travers envisage de créer un groupe de travail sur le cidre à l’Assemblée nationale.

Mouvements

  • Jean-Marie Paugam, délégué permanent de la France auprès de l’Organisation mondiale du commerce, a été nommé directeur général adjoint de l’OMC ;
  • Stéphane Lucas est le nouveau technicien du Syndicat de Défense du Chasselas de Moissac AOP ;
  • Philippe Mangin, président d’EMC2 et Jérôme Calleau, président de la CAVAC, ont été réélus à l’unanimité, respectivement président et président délégué de l’Union InVivo.

A noter

  • l’assemblée générale de la CGI aura lieu, en visio, le 15 juin.

Et aussi

  • le lycée agricole de La Roque (Rodez, Aveyron) a remporté le 1er prix du Challenge France Terre. Bravo à eux !

C’est le retour des salons

Le CFIA est annoncé au Parc Expo Rennes Aéroport les 9, 10 et 11 juin ; les Culturales auront lieu à Reims du 15 au 17 juin.