vendredi 29 mars 2024

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Le remaniement, c’est maintenant

Plus de 150 villes de plus de 9000 habitants sont passées à droite et à l’extrême droite. Le vers est cinglant pour le gouvernement et le président de la République. L’heure du remaniement a sonné. Il pourrait intervenir dès ce lundi.

Têtes de liste ou simples candidats, de très nombreux ministres sortent de ces élections municipales en lambeaux. Echec notamment de Guillaume Garot à Laval (voir plus loin), de Victorin Lurel en Guadeloupe (cf. notre Blog du 24 mars). D’autres ministres ce sont grillés tout seul à l’instar de Nicole Bricq, en charge du Commerce extérieur qui a expliqué sur le perron de Matignon que le repas servis la veille à l’Elysée en l’honneur du président chinois était « dégueulasse ». Mme Bricq a certainement oublié que l’agroalimentaire français, notamment porté par nos grands chefs, constituait le fleuron du commerce extérieur français qu’elle est censée défendre ! Voilà une ministre qui est plus près de la sortie que de la promotion. Il sera difficile aussi de garder les ministres battus (Garot, Lurel,…) dans un gouvernement de reconquête. Alors, quel gouvernement ? Comme d’habitude on nous annonce une équipe resserrée, « une équipe gouvernementale efficace et soudée » a déclaré Jean-Marc Ayrault (en négatif, cela donne un portrait terrifiant de l’équipe sortante). Lundi matin, la « guerre » entre Ayrault et Valls faisait rage, un rendez-vous entre les deux hommes était même annulé. On apprenait par ailleurs que François Hollande devait prendre la parole dans la soirée. La composition du nouveau gouvernement ne sera pas aisée. Il faudra tenir compte de nombreux paramètres : les exigences des Verts, l’équilibre à l’Assemblée nationale. En effet, le groupe socialiste ne dispose actuellement que d’une voix de majorité. La tendance sera forte de renvoyer au palais Bourbon des ministres socialistes qui pourront ainsi récupérer leur siège, parfois laissé à un suppléant écologiste, radical de gauche ou représentant de la gauche du PS. Mais un ancien ministre ne peut récupérer son siège qu’un mois après son départ du gouvernement. A ce niveau, cela devient de l’horlogerie de précision. Et l’agriculture dans tout cela ? Que souhaite faire Stéphane le Foll ? L’Agriculture fera-t-il parti des 15 à 20 ministères d’un gouvernement resserré s’il y a lieu ? L’Outre-Mer restera-t-il un ministère de plein exercice ? La semaine dernière on pouvait lire ici ou là  que Le Foll resterait bien rue de Varenne avec un portefeuille élargi à l’Aménagement du territoire, que Valls conserverait la Place Bauveau à laquelle serait rattaché l’Outre-Mer. Enfin, Xavier Beulin déclarait à l’AFP qu’il verrait bien le sénateur (PS) et président du Conseil général de la Drôme, Didier Guillaume à l’Agriculture. Mais c’était la semaine dernière, autant dire une éternité…