vendredi 19 avril 2024

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Financement du CTIFL : la profession demande du temps

A l’occasion de la première convention de la Gefel qui s’est tenue le 2 décembre à Paris, les professionnels sont revenus sur la fin annoncée de la Taxe fiscale affectée (TFA) qui participe au financement du CTIFL et son remplacement par une CVO. Si le principe semble généralement accepté, les professionnels demandent un peu de temps pour le mettre en œuvre.

Bien sûr, ils ont dénoncé, à l’instar d’Henri Pluvinage, président du CTIFL « la brutalité » de la décision du gouvernement. Mais, ajoute-t-il, il est « inutile de rêver à un combat d’arrière garde. Il nous faut trouver le moyen de substituer la CVO à la TFA ». La Gefel s’est prononcée en faveur de la CVO a annoncé son président François Lafitte. : « Nous disons oui à une CVO, mais à une CVO “expérimentation, recherche et développement” et non pas une CVO “CTIFL“ » a-t-il expliqué avant d’ajouter que la réforme « doit englober la préoccupation des stations régionales ». Les membres de la Gefel souhaitent également la création d’une commission pour la gouvernance de l’expérimentation au sein d’Interfel. Attention toutefois, la Gefel acceptera cette évolution « à même niveau de prélèvement ». Des craintes ne manquent pas de s’exprimer. Président de l’Irfel, qui rassemble les stations d’expérimentation régionales, Gérard Roche met en garde contre « le danger d’une expérimentation où ceux qui financent veulent avoir les résultats. » « On va vers la privatisation de l’expérimentation » conclut-il en guise d’avertissement. Les professionnels estiment que les délais accordés sont bien trop cours : « 6 mois, c’est insuffisant pour faire une réforme aussi colossale » a-t-on entendu. D’autant que l’on s’interroge aussi sur la répartition des fonds. C’est Interfel, joliment surnommé « le grand collecteur » qui sera chargé de recouvrer la future CVO, certainement scindée en deux : une CVO « classique » et une CVO « expérimentation ». « La redistribution dépendra de vous » a expliqué Louis Orenga, directeur d’Interfel. Mais les règles du jeu auront changé : « nous ne seront plus dans une logique de guichet, a prévenu Henri Pluvinage. L’argent ne sera plus distribué, il sera alloué à des programmes d’action ».