vendredi 19 avril 2024

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Pommes de terre : « il faut un débouché pour chaque hectare planté »

L’UNPT tenait son douzième congrès le 10 février à Saint Quentin (Aisne). Un congrès qui venait après l’une des pires campagnes de ces 20 dernières années.

« Cette campagne est de mémoire de producteurs, l’une des pires que nous vivons depuis longtemps » a rappelé Arnaud Delacour, président de l’UNPT. « La vérité, c’est qu’aujourd’hui, nous plantons trop d’hectares par rapport à la demande et que, sauf accident climatique quelque part en Europe, nous aurons de nouveau beaucoup trop de pommes de terre, a-t-il ajouté. Avec les conséquences que nous savons mesurer sur la dégradation des prix ». « Nous devons trouver une valorisation pour nos produits. Nos interprofessions y travaillent » a-t-il rappelé avant d’insister : « il faut un débouché pour chaque hectare planté ». Le président de l’UNPT a rappelé le poids de la pomme de terre en Europe : 12 milliards d’euros « soit presque 3 fois plus que la betterave ». Au représentant du ministre de l’Agriculture, il a demandé le maintien des subventions aux bâtiments de stockage, le maintien des aides à la promotion et la sanctuarisation des financements à la recherche appliquée. Sur le premier point, Sébastien Couderc, conseiller de Stéphane le Foll en charge des filières végétales et des biocarburants, a rappelé qu’avec les évolutions du FEADER, les conseils régionaux devenaient des partenaires à part entière pour les aides aux investissements, et que les projets les plus innovants pour les bâtiments de stockage devraient pouvoir être inscrits dans le programme des investissements d’avenir (PIA).  Auparavant, Patrick Trillon, président de l’interprofession de la pomme de terre (CNIPT) s’est prononcé en faveur du développement de la contractualisation. « Il faut produire en phase avec le marché a-t-il déclaré. Cela passe par une politique contractuelle organisée à tous les étages de la filière. Il faut élargir le débat et ne pas s’arrêter aux contrats de 1er étage ». Il a rejoint Arnaud Delacour sur la maîtrise de la production : « le plafond est à 105 000 hectares. Si l’on ne veut pas se planter, il faut planter moins » a-t-il conclu.