jeudi 28 mars 2024

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Nouvelles fraîches

Budget 2015 : 25 millions de crédits annulés pour le ministère de l’Agriculture

Le gouvernement vient d’annoncer l’annulation de 667 millions de crédits pour l’ensemble des ministères. Il s’agit de répondre à la demande de Bruxelles de réduire le déficit budgétaire de la France. La contribution de l’Agriculture s’élève à 25 millions d’euros : 6,5 pour la forêt, 11,150 pour la mission « Sécurité et qualité sanitaires de l’alimentation » et 7,350 millions d’euros pour la mission « Conduite et pilotage des politiques de l’agriculture ». A cela, il faut ajouter l’annulation de 3 millions d’euros de crédits pour l’enseignement technique agricole dans le budget Enseignement scolaire. A l’exception de la défense, l’ensemble des ministères sont concernés. La contribution du ministère des Outre-Mer s’élève à 18 millions d’euros (10 millions d’euros pour la mission « emploi » et 8 millions pour la mission « conditions de vie »). La politique des territoires perd 7,5 millions d’euros de crédits. Notons enfin que l’effort le plus importants est demandé au ministère de l’Ecologie qui perd plus de 84 millions d’euros de crédits.

Interdiction du glyphosate : non pour Le Foll, oui pour Royal

Interrogé par la chaîne Public Sénat (le 9 juin), le ministre de l’Agriculture annonçait qu’il n’interdira pas le glyphosate. « Si je l’interdisais, mais que je n’ai pas d’alternative, que me diraient les agriculteurs ? On viendra me dire : vous êtes en train de détruire la production agricole » expliquai-t-il. Il demandait en revanche aux « jardiniers amateurs » d’être vigilant dans l’utilisation de cet herbicide : le  « jardinier du dimanche, qui a la main lourde, (doit) arrêter. Un peu d’herbe, ça n’a jamais fait de mal à personne ». Et de fait, dans un communiqué daté du 11 juin, le ministère de l’Agriculture indiquait que Stéphane Le Foll et Ségolène Royal, « imposeront, à compter du 1er janvier 2018, que l’accès aux produits phytosanitaires pour les jardiniers amateurs ne puisse plus se faire que par l’intermédiaire d’un vendeur certifié et compétent en matière de lutte intégrée ». « Les modalités pratiques de mise en œuvre seront expérimentées avec les distributeurs concernés dès 2016 ». Mais ce dimanche, sur France 3, Ségolène Royal annonçait qu’elle avait « demandé aux jardineries d’arrêter de mettre en vente libre le Roundup de Monsanto ». Qui croire ?

Menaces sur le règlement des dossiers plans de campagne

A l’occasion de l’assemblée générale d’Idfel Val de Loire qui se tenait le 8 juin à Angers, un point a été fait sur le dossier des plans de campagne. Jean-Louis Moulon, président et Hugues Decrombecque, directeur d’Idfel ont rappelé que la France avait été condamné en manquement sur ce dossier en février dernier par la cour de justice européenne. « A ce stade, difficile de savoir qu’elles seront les conséquences exactes de cet arrêt, peut-on lire dans le rapport d’activité. Un risque non négligeable existe de voir le règlement de certains dossiers remis en cause ». Réponse le 5 juillet, date limite fixée par la cour de justice à la France pour finaliser les recouvrements. Cette AG est par ailleurs revenue sur la question de l’avenir du CTIFL. Invitée d’Idfel, Christiane Lambert, 1ère vice-présidente de la FNSEA a dénoncé « une solution arbitraire, autoritaire ». « Le ministre est inflexible » a-t-elle ajoutée en précisant que « le délai accordé ne sera pas trop long ». Elle a fait le parallèle avec « le hold-up qualifié dans les chambres d’Agriculture ». Avec le plafonnement des ressources des chambres, « il va y avoir de la restructuration dans les stations et les fermes expérimentales » a-t-elle avertie.

Loi Macron : le retour de l’amendement ‘Gefel’ ?

En présentant son rapport d’orientation devant l’assemblée générale de l’Apfelso, qui se tenait le 12 juin à Agen, François Lafitte est revenu sur l’amendement déposé au Sénat, mais pas adopté, qui visait à encadrer les relations commerciales. « Cet amendement a été défendu en séance publique au Sénat par Emmanuel Macron qui a estimé le dispositif utile “afin de mettre un terme aux stratégies de contournement que l’on observe encore» jugeant « que la pratique dans le secteur légitime une telle démarche” a rappelé François Lafitte. Les enjeux pour nos filières sont considérables : de 200 à 300 M€ de valeur ajoutée seraient potentiellement capté par l’aval. Ce dossier est maintenant discuté au sein d’Iinterfel. L’action de l’interprofession des fruits et Légumes doit pouvoir amener à une juste répartition de la valeur tout au long de la chaîne et ne pas considérer l’amont et la production comme la variable d’ajustement systématique ». « Nous avons été mis au pied du mur par les grossistes a rappelé Xavier Mas, président de l’AOPn fraise. La profession n’a été qu’en réaction ». « Nous avons les mêmes souffrances que les producteurs et les coopératives », a indiqué Joël Boyer, nouveau président de l’AOPn prune, et représentant de l’Aneefel. « Nous avons abondé dans le sens commun. Nous ne pouvons pas laisser faire. Si on laisse déraper, c’est le retour des 3R dans la grande distribution » a-t-il ajouté en indiquant que certains de ses collègues expéditeurs se voyaient désormais imposer un « droit de quai ». Mais devant ce consensus, Henri Tandonnet, sénateur (UDI) du Lot-et-Garonne et co-président du groupe de travail fruits et légumes au Sénat, a laissé peu d’espoir. « Je pense que l’accord en direct avec vos interlocuteurs est mieux que la législation », a-t-il déclaré en évoquant de plus un problème constitutionnel : « la liberté contractuelle fait partie du bloc constitutionnel ».