vendredi 29 mars 2024

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Légumes de France : les EGA ne doivent pas exonérer l’Etat de son devoir « d’action »

Une forte affluence (près de 300 personnes) a marqué le 61ème congrès de Légumes de France qui s’est tenu les 16 et 17 novembre à Marseille. Contractualisation, pesticides, EGA, … le congrès a été riche en discussions et débats.

« Nous n’avons pas attendu 2017 et les Etats généraux de l’alimentation pour nous préoccuper des attentes des consommateurs et de la société, de l’organisation des producteurs ou de l’amélioration des relations commerciales dans la filière » a tenu a rappelé Jacques Roucheaussé en conclusion de ce congrès. Retenu à Bonn, pour la Cop23, Stéphane Travert n’est pas venu, mais le président de Légumes de France a tenu à l’excuser. « Il voulait venir, mais il ne pouvait pas faire autrement. Pas comme Stéphane ! ». (Stéphane Le Foll n’est venu à aucun congrès de LDF en 5 ans). Les producteurs espèrent beaucoup de ces EGA. « Mais la volonté politique, ou plutôt le courage politique et -surtout- les moyens mis en œuvre, seront-ils à la hauteur de l’ambition et des promesses ? » s’interroge Jacques Rouchaussé avant de faire cette mise en garde : « Les autres chantiers ouverts par le gouvernement et le parlement, sur les sujets de la protection sociale, de la fiscalité, de la protection de l’environnement, ne viendront-ils pas annihiler les avancées qui pourraient être obtenues à la suite des EGA ? ». Le débat sur « zéro pesticides, utopie ou réalité ?» était particulièrement attendu. Et il a été parfaitement résumé dans le discours de clôture : « est-ce possible demain de fournir 100 % de la consommation de légumes en zéro pesticide. Probablement pas. Après-demain non plus d’ailleurs. Par contre, nous savons que nous devons avancer dans cette direction. Nous n’avons besoin pour cela ni de la pression de la distribution, ni de la mise en œuvre de mesures réglementaires, relevant plus souvent de l’écologie punitive et arbitraire, que des réalités scientifiques et économiques ». « Sur ces sujets pesticides, nous n’avons pas besoin d’arbitraire, de dogmatique ? Nous avons simplement besoin de temps et de moyens ». Social, environnement, économie, distribution, les sujets ne manquent pas pour les producteurs de légumes. « Face à tous ces enjeux, nous ne voulons pas que la seule réponse de l’Etat soit la contractualisation. En effet, c’est un peu la crainte que nous pouvons avoir tant ce mot devient le leitmotiv du ministère, voir du président de la République ». Les EGA ne doivent pas exonérer l’Etat de son devoir « de regard et d’action pour équilibrer les relations entre acteurs dont le poids est par essence bien différent » résume ainsi jacques Rouchaussé. « Nous attendons que les EGA ne soient pas un voile de fumée destiné à masquer l’inaction. (.) Nous attendons que les EGA soit réellement le point de départ d’une nouvelle politique qui permettra une relance de notre filière légumière et plus largement de l’agriculture française (.) Nous attendons maintenant, vite, des actes forts, des mesures concrètes » conclut-il.