Le Conseil d’Etat a annulé la dissolution du mouvement Les Soulèvements de la Terre. Une décision difficilement compréhensible.
Dans sa décision publiée le 9 novembre, le Conseil d’Etat confirme la dissolution de trois associations (le Groupe Antifasciste Lyon et Environs (dit « la GALE »), l’Alvarium et la Coordination contre le racisme et l’islamophobie), et annule la dissolution du Mouvement des Soulèvements de la Terre. Le Conseil, dans son communiqué, précise que « une dissolution peut être justifiée » si l’association « provoque à des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens ». Le Conseil juge « qu’une dissolution n’est justifiée que lorsqu’une association ou un groupement incite des personnes à se livrer à des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens (explicitement ou implicitement, par des propos ou des actes), légitime publiquement des agissements d’une gravité particulière ou s’abstient de modérer des incitations explicites à commettre des actes de violence publiées notamment sur ses réseaux sociaux ». Jusqu’ici, tout parait clair. Et c’est sur cette base qu’il confirme la dissolution des trois premières associations. C’est quand on arrive au SDT que le raisonnement se trouble. En effet, le Conseil d’État « estime qu’aucune provocation à la violence contre les personnes ne peut être imputée aux Soulèvements de la Terre. Le relais, avec une certaine complaisance, d’images d’affrontements de manifestants avec les forces de l’ordre, notamment contre la construction de retenues d’eau à Sainte-Soline, ne constitue pas une revendication, une valorisation ou une justification de tels agissements ». Mais ajoute-t-il, se contredisant lui-même, « les Soulèvements de la Terre se sont bien livrés à des provocations à des agissements violents à l’encontre des biens ». Toutefois, « la dissolution des Soulèvements de la Terre ne constituait pas une mesure adaptée, nécessaire et proportionnée à la gravité des troubles ».
Une décision du Conseil d’Etat, c’est comme un quart de finale de coupe du monde de rugby : le verdict du juge est incompréhensible, pose plus de questions qu’il n’apporte de réponse, sème le trouble dans les esprits, et c’est la France qui perd à la fin. OM
- Post-Scriptum : notre ami CS me propose une citation de Voltaire pour accompagner cet article : « N’est-il pas honteux que les fanatiques aient du zèle, et que les sages n’en aient pas ? » ;
- d’autres info sur ce sujet dans Nouvelles fraiches.