vendredi 26 avril 2024

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Nouvelles fraiches

Crise ukrainienne : impacts multiples sur l’agriculture

  • Les filières européennes de bananes, réunies au sein de l’Apeb, font part de « leurs plus vives inquiétudes face au danger que fait courir à leurs producteurs le conflit russo-ukrainien (.) Le risque principal pour la production de bananes européennes résultant du conflit concerne notamment le détournement par les opérateurs commerciaux vers le marché européen d’une part substantielle des volumes de bananes dollar commercialisés en Russie et en Ukraine (1,8 million de tonnes) (.) Les filières européennes demandent à leurs gouvernements et aux institutions européennes de se tenir prêts à envisager toutes mesures, si de telles conséquences se produisent, permettant d’éviter la disparition de la production européenne de banane » ;
  • la stratégie Farm to Fork est «caduque ! » écrivent la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF), l’Association nationale Pommes-Poires (ANPP) et l’Association de gouvernance économique des fruits et légumes (GEFeL), dans un communiqué daté du 2 mars. « Les producteurs de fruits et légumes appellent à une remise en cause totale et immédiate de la stratégie européenne agricole « Farm to fork ». Cette crise nous ramène à la réalité : notre autonomie alimentaire est à la merci de crises majeures. La stratégie Farm to fork, dont les effets se feront sentir d’ici quelques années, ne peut qu’empirer une telle situation. Les producteurs de fruits et légumes ne demandent pas autre chose qu’un environnement réglementaire favorable pour continuer à nourrir les Français demain ! » ;
  • dans un communiqué daté du 7 mars, la Fédération nationale porcine (FNP) s’inquiète des conséquences de la guerre en Ukraine, « un bassin majeur de production de céréales et d’oléagineux au plan mondial ». « La priorité est bien de protéger et d’accroître le potentiel de production national et européen  écrit la FNP. « N’ajoutons pas à la tragédie de la guerre en Ukraine, une guerre des céréales, des protéines ou de l’énergie et leurs conséquences… ». Il serait « irresponsable de poursuivre la stratégie européenne Farm to Fork en l’état qui conduirait à une décroissance de la production ! » conclut la FNP. 
  • « L’Europe doit doter son agriculture d’un bouclier alimentaire pour faire face aux conséquences de deux crises majeures : la guerre en Ukraine et le changement climatique » écrit le Copa-Cogeca. Il faut « repenser les objectifs  fixés dans le cadre de Farm to Fork pour mieux répondre aux défis alimentaires, énergétiques, climatiques et environnementaux ».
  • « Il est urgent de réinterroger les choix collectifs au niveau français et européen pour donner aux agriculteurs les moyens de produire », ont écrit le 2 mars, l’AGPB (blé), l’AGPM (maïs), la FOP, (oléoprotéagineux), la CGB (betteraves à sucre) et l’UNPT (pommes de terre). Les cinq organisations de producteurs en grandes cultures appellent « tous les responsables politiques français et européens à remettre l’accent sans délai sur le développement de notre capacité productive ». « L’Europe nous oblige à mettre en jachère 4 % des terres : cette orientation doit être stoppée immédiatement » concluent-elles.

Heureusement, Greenpeace veille !

Cette unanimité des ‘grandes’ organisations agricoles ne convainc pas les environnementalistes. Greenpeace, avec 27 autres ONG (dont la Confédération paysanne, la Fnab, Générations futures, la LPO,…) écrit une lettre ouverte à Emmanuel Macron et Julien Denormandie. « Il n’aura fallu que quelques jours pour que les porte-étendards de l’agriculture industrielle s’engouffrent dans la brèche créée par la guerre pour tenter de réduire la portée de la stratégie « De la ferme à la fourchette ». « Alignés avec la FNSEA, des représentant·es politiques comme Valérie Pécresse et vous, Monsieur le Ministre, demandent la mise en production des 4% de terres en jachères pour répondre à la demande alimentaire mondiale, ce qui va à l’encontre de la stratégie “De la ferme à la fourchette” soutenue par nos organisations » poursuivent-elles. « Il n’aura fallu que quelques jours » à Greenpeace et à ses amis pour ressortir tous les clichés usés sur l’agriculture.

 N’opposons pas les agricultures…

« Cher.e.s candidat.e.s à la présidence, faites attention lorsque vous êtes en campagne, elle est pleine de pesticides » telle est la pub, pas lourde du tout, ni stigmatisante, diffusée par Biocoop pendant le Salon de l’Agriculture. Bravo !

Et aussi

  • Jérôme Fabre, président exécutif de la Compagnie fruitière a participé le 10 mars au Forum Afrique – France : un partenariat à réinventer organisé par le Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN), en partenariat avec le journal l’Opinion.