vendredi 26 avril 2024

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Nouvelles fraiches

Fruits et légumes : le retour du plastique ?

Selon Le Monde (28 novembre), la rapporteuse public du Conseil d’Etat a demandé l’annulation du décret qui interdit les emballages en plastique pour les fruits et légumes. Elle estime, écrit le quotidien, que « le gouvernement avait excédé ses pouvoirs en ne se limitant pas à fixer une liste de fruits et légumes exemptés d’interdiction (en raison du risque de détérioration, lors de leur vente en vrac) comme le prévoyait la loi, mais en ajoutant dans le décret une limite temporelle ». En effet, le décret en question prévoit un calendrier d’application du texte pour certains produits (30 juin 2023 pour les tomates cerises, les haricots verts ou les pêches, au 31 décembre 2024 pour les endives, par exemple). Citée par Le Monde, Interfel se félicite de la « très bonne analyse de la rapporteuse public ». Le Conseil d’Etat doit prendre sa décision assez rapidement (l’avis est daté du 14 novembre). Généralement, il suit l’avis du rapporteur public. Ceci dit, cette annulation, si annulation il y a, peut-être une victoire à la Pyrrhus pour la filière fruits et légumes. Car il faudra bien prendre un autre décret d’application, et le Gouvernement, échaudé par cette mésaventure, pourrait renoncer aux périodes dérogatoires.

Quand le ministère de l’Agriculture brade ses bergères

L’Etat n’a toujours pas pris sa décision concernant l’avenir du domaine de Grignon qui abritait AgroParisTech jusqu’à son déménagement à Saclay. En revanche, il n’hésite pas à brader, en douce, le mobilier. C’est ce que révèle Le Canard enchainé (30 novembre) reprenant des informations de l’association Sites & Monuments. Ainsi 20 fauteuils Louis XVI (dont 2 bergères) ont été mise en vente pour 170 euros par France Domaine et adjugé 6240 euros. Leurs valeurs : entre 300 000 et 500 000 euros. Et une console en bois dorée datant de 1780, présentée comme une copie « de style » par France Domaine a été mise à prix à 40 euros et adjugée 2250 euros au mois de juin. Elle a été revendue par son acquéreur 13 000 le 8 novembre à Drouot. France Domaine et le ministère de l’Agriculture ont ainsi manifesté un redoutable sens des affaires. Une partie de ce mobilier aurait déjà été expédiée à Londres. Mais tout espoir de retrouver ces meubles appartenant au patrimoine national ne serait pas perdu. « D’après nos informations, cette vente serait juridiquement nulle et nous ne pouvons que souhaiter que les acquéreurs restituent au Mobilier National ce mobilier d’une grande valeur patrimoniale » écrit l’association Patrimoine AgroParisTech – Grignon 2000 qui milite pour la création d’un Centre international dédié à l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement à Grignon. Enfin, dans une lettre aux ministres des Finances, de l’Agriculture, et de la Culture, l’association Sites et Monuments demande la création d’une mission d’inspection afin de connaître « la nature des dysfonctionnements intervenus » et de « suspendre toute nouvelle vente du patrimoine mobilier du domaine de Grignon afin de mener à bien son inventaire – notamment de ses collections en lien avec l’agronomie – et de les doter d’une protection juridique adéquate ».

Le changement climatique couterait 3 milliards d’euros à l’agriculture française 

Dans un rapport récent, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAER) évalue l’impact du changement climatique sur les filières agricoles et alimentaires françaises. Le surcoût global pour faire face aux dégâts provoqués par le changement climatique sur l’agriculture et l’agroalimentaire est estimé à trois milliards d’euros par an, qui se décomposent ainsi :

  • un milliard d’euros pour les surcoûts liés à l’eau ;
  • un milliard d’euros par an pour les surcoûts liés à l’augmentation des aléas ;
  • 200 millions d’euros pour les surcoûts liés à la mise au point des diagnostics « climats » ;
  • 600 millions d’euros pour les surcoûts liés au renouvellement de 10% du verger français ;
  • 150 millions d’euros par an pour les surcoûts liés à la massification du conseil dans les exploitations.