samedi 27 avril 2024

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Retour sur un début de salon

Un beau gâteau en carton-pâte accueille les visiteurs du Salon de l’agriculture, des fanions célébrant les 60 ans du SIA donnent un bel air de fête. Mais la crise agricole s’est invitée à l’événement.

Le ‘Soulèvement’ du Grand débat

Impossible de ne pas revenir sur le grand débat annoncé puis annulé :

  • comme de très nombreux journalistes, nous étions dans la boucle du ‘Brief presse’ du jeudi 22 février. Ce sont bien les conseillers de l’Elysée Benoît Faraco, chef du « Pôle écologie, agriculture, énergie, transports, logement » de l’Élysée et Matthias Ginet, conseiller agriculture du président, qui ont, dans un premier temps, annoncé l’invitation du Mouvement les Soulèvements de la Terre. Relancés par beaucoup d’entre nous, ils confirment cette invitation. Ce n’était pas une erreur !
  • on se souvient que les SLT ont été dissous, dissolution annulée par le Conseil d’Etat. Mais cette annulation ne valait pas absolution. Dans sa décision (qu’à l’époque nous avions jugée incompréhensible, cf. notre Blog du 14 novembre), le Conseil d’Etat reconnaissait que « les Soulèvements de la Terre se sont bien livrés à des provocations à des agissements violents à l’encontre des biens » ;
  • pour ceux qui douteraient encore de « l’erreur » dans la préparation de ce débat, une autre invitation est passée inaperçue : celle d’’Imposture alimentaire. Ce sont ces sympathiques jeunes gens qui aspergent de soupes les tableaux dans les Musées comme la Joconde au Louvre, ou ‘Le printemps’ de Monet à Lyon (un tableau qu’il faudra restaurer) ;
  • le Point.fr (23 février) livre un éclairage particulier sur les deux conseillers de l’Elysée et notamment leur très fort engagement écologiste ;
  • le président de la République ne semble pas en vouloir à ses conseillers : Matthias Ginet a été vu dans la délégation présidentielle au salon samedi. Nous n’avons pas vu Benoît Faraco, mais cela ne veut pas dire qu’il n’était pas présent.

Le ‘prix plancher’ comment ça marche ?

A l’occasion de sa visite mouvementée, Emmanuel Macron a pris plusieurs engagements. Le plus spectaculaire (à notre sens) est celui sur le prix plancher. « Dans chaque filière, un indicateur doit être construit et il doit servir de prix plancher pour garantir le revenu agricole » a annoncé le président. Si l’on peut raisonnablement (et encore) concevoir un prix plancher pour la brique de lait ou la tonne de céréale, comment fait-on dans la viande ? Et dans les fruits et légumes : un prix plancher pour la tomate ? pour la pomme ? (la Golden ? la Pink Lady ?) pour la pomme de terre ? pour le raisin ?
Gabriel Attal a donné un début de réponse dimanche soir à l’occasion du diner des 60 ans du salon (lire aussi plus loin) : ce ne sera ni le far west, ni l’Union soviétique !

Les agriculteurs n’ont pas droit au droit à l’erreur

Il est assez rare que le président de la République reconnaisse un échec. C’est ce qui s’est passé samedi matin dans son dialogue avec une quarantaine d’agriculteurs (le ‘petit débat’ avait remplacé le ‘grand débat’). Interpellé sur la multiplication des contrôles et des amendes, Emmanuel Macron a rappelé avoir mis en place le droit à l’erreur pour chaque citoyen face à l’administration. Mais dans l’agriculture, il n’a pas réussi à l’imposer reconnaissait-il. Une erreur qui devrait être désormais facile à réparer, espérons-le.

Macron : le dej’ du samedi boycotté

Emmanuel Macron avait souhaité déjeuner avec les interprofessions et des organisations professionnelles à l’occasion de sa visite du samedi. Mais seules 4 structures ont répondu à l’invitation : Interfel, le CNIPT, France Filières Pêche et l’Agence Bio. Elles ont ainsi eu davantage de temps de parole…

Attal souffle les bougies

Le Premier ministre a été l’invité surprise du diner célébrant les 60 ans du Salon le dimanche 26 février au soir. Dans son discours, il n’a pas fait d’annonces précises. Il a célébré le SIA comme étant le ’14 juillet’ de l’Agriculture. Et a confirmé sa venue sur le SIA le 27 février « dès 7 heures du matin ».

Murmures

  • le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau rencontrera la filière fruits et légumes jeudi matin pour parler du Plan de Souveraineté. Ce sera l’anniversaire de son lancement. Pourtant, il n’y a pas eu beaucoup d’avancées depuis le premier jour…
  • « Le prince Albert II envisage la nomination » de l’ex-ministre de l’agriculture Didier Guillaume « en tant que ministre d’État (.). L’Élysée doit encore donner son aval » écrit La Lettre A (26 février). C’est peut-être pour obtenir cet aval que Didier Guillaume était très présent samedi aux côtés d’Emmanuel Macron pour l’inauguration du salon. Le ministre d’Etat est le chef du Gouvernement de la principauté. Selon RTL (21 octobre 2022), sa rémunération s’élève à 35 000 € net par mois. Belle fin de carrière, s’il parvient à ses fins , pour celui qui voulait, quand il était rue de Varenne, que l’on revienne à « ce que faisaient nos grands-parents » (relire notre Blog du 13 mai 2019).